Chapitre 1 : L'individu

Je suis Cloé, employée dans la grande entreprise Appers. C'est une entreprise de technologie qui vends des téléphones, des télés, des tablettes, et autres technologies de la vie quotidienne... Il y a un peu plus d'un an, ils ont commencé à travailler sur les intelligences artificielles. Ils ont créé deux robots. Et notre mission, à moi et aux employés de cette industrie, c'est de les faire avoir des sentiments. On est plusieurs groupes : la tristesse, la joie, la colère, le dégoût, la peur, etc... Moi, je fais partie de l'amour. En gros, on doit les faire apprécier des choses et si on y arrive, peut-être même qu'on pourra les rendre amoureux ! Pour arriver à leur apprendre à aimer, il faut étudier le comportement humain, faire des tests sur les humanoïdes, les exercer jusqu'à obtenir le résultat voulu. Je sens que ça va être difficile, mais on va y arriver. Je suis à la réunion du groupe A (amour), et l'entrepreneur va entamer son discours :

« Comme vous le savez, votre but est d'apprendre aux androïdes a aimer. Je vous ai déjà expliqué comment faire donc je voulais juste vous dire bonne chance. Vous devez avoir fini dans un an. Si vous échouez, vous avez intérêt à avoir une bonne raison sinon, se sera la chute libre de Appers et le chômage pour vous tous, ainsi que pour moi car les mauvaises langues n'hésiteront pas à nous catégoriser d'incapables. Vous avez compris ? Alors bonne chance et à dans deux mois pour voir les avancées du travail. Aurevoir. »

On reconnaîtrait Mr. Capo à des kilomètres avec ses cheveux garnis sur les côtés mais inexistants sur le dessus, ses petites lunettes grises qui s'accrochent au bout de son nez, sa petite silhouette arrondie ou encore sa peur des critiques rabaissantes. Mais je l'adore car il est sympathique et il nous fais des pauses longues et répétitives. Je suis tellement perdue dans mes pensées que je suis la dernière à sortir de la salle de réunion. Il faut que je me dépêche avant que le groupe J (joie) arrive. En sortant, je croise celui-ci : je suis sortie à temps ! Un des salariés du groupe me jette un clin d'œil ! Je lui réponds d'un regard étonné. Il rétorque en baissant les yeux et je les suis pour que mon regard tombe sur un bout de papier à sa main. Je tends la mienne pour qu'il me le donne ; c'est ce qu'il fait. Je pars donc comme si de rien était : je ne dois pas lire ce message devant tout le monde. J'attends donc impatiemment la fin de la journée pour lire le propos. La journée fut longue avec cette attente. Et cet homme...

Je ne l'avait jamais vu avant... Il est étrange... Ses cheveux sont bruns et longs, il a les yeux noirs mais j'ai cru les voir rouges même pas une seconde et il avait le regard vide, comme si il voyait le néant. Il était habillé tout en noir. Je suis encore perdue dans mes pensées. Et je sors encore la dernière de la salle d'études spécialisées du fonctionnement humain. J'étais sensée étudier ce qui se passe dans notre corps quand on apprécie une chose ou un individu. Mais je n'ai pensé qu'à cet homme (si je peux dire un homme car j'ai quand même vu ses yeux changer de couleur). En sortant, je sens une main sur mon épaule ! Mais qui est-ce ? Et si c'était encore cet homme aux yeux de démons ? Je donne un coup de coude à la personne derrière moi et pars en courant sans me retourner, même si j'aurais dû... Plus qu'une heure avant la fin de la journée, j'ai hâte. J'ai essayé de me concentrer, mais je ne pensais qu'à cette journée très mouvementée. Qui était cet homme ? Qu'est-ce qu'il y a écrit dans ce mot ?

Qui était la personne derrière moi ? Trop de questions fourmillent en moi, je ne peux pas passer à autre chose sans au moins une réponse. Je rentre chez moi. Au non ! Des bouchons sur toute la ville ! Je vais devoir encore attendre. Enfin rentrée ! En entrant dans le salon, je m'installe confortablement sur le canapé. Je sors le bout de papier de ma poche. En le dépliant, je me rends compte qu'il a été arraché du cahier qui nous a été offert par Appers. Je le retourne. L'écriture est petite et manuscrite. Je dois forcer sur mes yeux pour arriver à lire : « RDV à 18h00 en salle de réunion ». Il n'y a écrit que ça. Aucune explication, juste ''RDV à 18h00 en salle de réunion'' Il est 17h20. Si j'y vais, je risque ma vie alors que je pourrais juste rester chez moi, tranquille avec un livre à attendre mon copain pour pouvoir aller au restaurant et passer une bonne soirée... Après, peut être que je rate quelque chose d'important. Alors, j'y vais ou pas ? J'essaie de peser le pour et le contre mais ils arrivent à égalité. Dois je y aller ? C'est à toi de décider :